En plein cœur!

La chronique littéraire des libraires

Culbuter le malheur

De
Beata Umubyeyi Mairesse
Mémoire d'encrier
Une chronique de
Marjolaine

« Culbuter le malheur », paru en janvier dernier chez Mémoire d’encrier, est un recueil de poésie nécessaire dans notre littérature qui commémore les 30 ans du génocide des Tutsis au Rwanda (1994-2024). Génocide qui, rappelons-le, n’a duré que trois mois et a fait près d’un million de morts.

Dans sa poésie, Mairesse raconte avec justesse et nuances les émotions qui sont restées après le génocide, soit les blessures qui demeurent cachées dans les recoins les moins soupçonnés de nous, mais aussi l’espoir de s’en remettre.

« Culbuter le malheur » a cette force de mettre à l’histoire, ailleurs que dans les manuels scolaires, ce qui s’est produit durant le génocide. En fait, le recueil de Mairesse permet de rendre compte d’un autre versant de cette réalité. Par cet acte d’écriture, elle consigne bien plus que les faits, elle y consigne l’humanité dans sa plus grande vulnérabilité, sans avoir à inventer une histoire fictive pour porter l’ampleur de ces sentiments. Les brides de la poésie ici offrent l’espace aux émotions de se déployer au-delà du recueil, en plus de créer un lieu où les survivant·e·s du génocide peuvent vivre avec l'auteure le deuil de ces événements traumatisants.

Je veux le lire!